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Depuis les peintres russes venus « en pèlerinage » s’imprégner des créations artistiques françaises comme Chagall et de Gontcharova, jusqu’aux exilés de la Révolution de 1917, un véritable quartier russe s’est recréé sur la Butte au début du 20ème siècle.
Pourquoi la Russie à Montmartre ? C’est rue Pigalle qu’ouvre le premier cabaret russe le 22 octobre 1922. Bientôt la mode russe se déploie sur Paris, les années folles sont des années russes. Les Parisiens recherchent à Montmartre l’ambiance des Ballets de Diaghilev. Ils viennent écouter le Chœur des Ukrainiens de Paris dans les cafés chantants du quartier. En 1927, la Russie est partout : au théâtre et à l’opéra, aux Folies Bergères, au cinéma, et jusque dans la haute couture. Ce tourbillon russe est étouffé par la seconde guerre mondiale. Mais en 1953 c’est encore à Montmartre que Diaghilev choisit de faire transférer la dépouille de Nijinski, danseur génial d’une époque révolue. Puis le silence. Pendant cinquante ans, Montmartre oublie ses accents russes. En Russie, le début du XXème siècle a été une période d’effervescence artistique. Un des mouvements fondateurs de l’avant-garde russe fut le Monde de l’art. Ce groupe, actif à Saint-Pétersbourg de 1898 à 1906, a permis le développement de riches échanges entre la Russie et la France grâce à l’organisation d’expositions ou la publication de la revue Mir Isskoustva. Le mouvement, porté par Alexandre Benois et Serge de Diaghilev, prône l’idéal de l’art pour l’art et s’appuie sur les traditions littéraires et picturales issues du Symbolisme. Le Monde de l’Art a été une véritable passerelle artistique entre deux siècles et deux civilisations. Les Ballets russes Une nouvelle génération d’artistes prend la tête du Monde de l’Art après le départ de Serge de Diaghilev. A Paris, ce dernier est l’organisateur de la fameuse rétrospective du Salon d’Automne de 1906, qui fit découvrir l’art russe en France. Par la suite, il est à l’origine de l’engouement du public européen pour les Ballets russes. En réunissant danse, musique et peinture, il crée un genre révolutionnaire : la Gesamtkunstwerk (œuvre d’art totale). Toutes les tendances se retrouvent autour des Ballets russes : les artistes du Monde de l’Art (Benois, Bilibine, Bakst), côtoient les représentants d’une avant-garde plus radicale (Larionov, Gontcharova, Delaunay). L’enthousiasme fut tel que des artistes français comme Picasso et Cocteau collaborèrent avec Diaghilev. Les Avant-gardes Autour de 1910, en Russie, les recherches du Monde l’Art aboutirent, quelquefois par rejet, à l’éclosion d’une avant-garde aux multiples visages. Ces artistes, souvent passés par Paris, s’appuyant sur les mêmes postulats que ceux de leurs prédécesseurs (définition d’un vocabulaire proprement russe teinté d’influences européennes) arrivent à des solutions plus radicales et plus modernes. Parmi ces nouveaux mouvements, on trouve le néo-primitivisme de Larionov, ou Gontcharova, le cézannisme fauve de Baranov-Rossiné, le cubo-futurisme de Vassiliev ou Popova, les reliefs de Pougny et l’abstraction de Kandinsky. La qualité et la diversité des œuvres de cette époque témoignent du grand intérêt des artistes russes pour la France. Paris fut, en effet, un lieu de pèlerinage artistique jusqu’à la Première Guerre Mondiale, et souvent un lieu d’exil après la Révolution de 1917. Musée de Montmartre
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