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La Mouette d’Anton Tchekhov (Création) Du 30 novembre au 8 décembre 2006 au Théâtre de Corbeil-Essonnes Nina, jeune fille persuadée de sa vocation d’actrice, accompagne Treplev dans son théâtre où il veut inventer de nouvelles formes. Mais elle se laisse séduire par Trigorine, écrivain reconnu et amant d’Arkadina, mère de Treplev.
La Mouette de Tchekhov est une grande fresque sur l’amour et l’art, dans laquelle tous les personnages font entendre le chant de leurs espoirs et de leurs désillusions. Dans sa mise en scène Lisa Wurmser met en relief la dimension sociale de ce texte. Ce monde de l’art féroce et injuste nous rappelle curieusement la situation d’aujourd’hui qui laisse peu de place à la jeunesse et à l’utopie. Par le Théâtre de la Véranda :
jeudi 30 novembre à 20h45
Théâtre de Corbeil-Essonnes Lisa Wurmser, saluée par la presse unanime pour la Bonne âme du Setchouan de Brecht, réunit 11 comédiens autour d’une des plus grandes œuvres de Tchekhov. Avec La Mouette, le Théâtre de la Véranda nous plonge dans une passionnante fresque théâtrale sur l’Art et l’Amour. Nina, jeune fille persuadée de sa vocation d’actrice, accompagne Treplev dans son théâtre où il veut inventer de nouvelles formes. Mais elle se laisse séduire par Trigorine, écrivain reconnu et amant d’Arkadina, mère de Treplev. Pendant deux ans, Nina va vivre à Moscou et mener une vie d’actrice médiocre. Lorsque Trigorine la quitte pour retourner auprès d’Arkadina, actrice célèbre, son rêve de théâtre n’est plus qu’un miroir aux alouettes et son histoire d’amour, un échec.Treplev. devient un véritable écrivain, mais après avoir perdu l’amour de Nina et celui de sa mère, il n’a plus la force d’écrire et se tue. « La médecine est ma femme légitime, la littérature ma maîtresse. Quand je m’ennuie, je vais passer ma nuit avec l’autre », écrit Tchekhov Médecin et écrivain, Anton Tchekhov poursuivra ses deux passions jusqu’à la fin de sa vie. Entre deux voyages pour soigner les épidémies de choléra et les effets de la famine, il écrit de très nombreuses nouvelles, des récits ainsi que des œuvres dramatiques. Ni moraliste, ni philosophe, Tchekhov se contente de montrer simplement les choses, de peindre la vie. Une vie qui ressemble à la sienne, une vie où le temps passe, où la vie est faite de relations humaines compliquées, une vie pleine de désillusions, où l’homme est au centre de toutes les préoccupations. Ses personnages donnent l’image exacerbée des contradictions du régime tsariste finissant de la fin du XIXème siècle. Quand La Mouette voit le jour en Russie, on ne joue que des vaudevilles. Après l’échec de la première représentation en 1896, La Mouette triomphe à sa reprise au Théâtre d’Art de Moscou, en 1898, provoquant une rupture dans la dramaturgie du XXème siècle et introduisant pour la première fois dans l’histoire du théâtre, la notion de mise en scène. Tchekhov poursuit son écriture dramatique avec Oncle Vania, les Trois Sœurs et La Cerisaie. Éloigné de Moscou par la maladie, il ne vivra son mariage et le succès de ses pièces que de manière lointaine, à travers une importante relation épistolaire qu’il entretient avec Olga Knipper sa femme et actrice. Tchekhov, né en 1860 à Taganrog, ville cosmopolite au bord de la mer d’Azov en Russie, meurt à 44 ans, le 2 juillet 1904 à Badenweiler en Allemagne, aux côtés de sa femme Olga. La comédie de l’art et de l’amour "La Mouette" parle de désillusions, d’amour et de création artistique. Le monde de l’art est féroce et injuste. Nina et Treplev en sont les figures sacrifiées. Ils sont tous deux dans la même situation sur le plan de la réussite artistique. Incapables de voler, ils se cognent à la réalité et parviennent à une exclusion totale : la faim et la pauvreté. En quête d’idéal, ils brûleront leurs ailes dans les contingences de la vie quotidienne. Le monde de l’art ne sera pas un refuge. Ceux qui s’en tirent sont les vieux. Les jeunes sont laissés à l’abandon, écrasés par la certitude des anciens, sans transmission possible. Comment ne pas penser à la situation d’aujourd’hui qui laisse peu de place à la jeunesse et à l’utopie. La mouette, cet oiseau blanc, épris de liberté est aussi un oiseau carnassier qui crie et dévore tout ce qui est autour de lui. » « Dans le théâtre de Tchekhov, ce qui est au centre, c’est l’humain. Il faut le servir par des moyens simples, légers, rapides. J’aimerais procurer le sentiment d’un plein air imaginaire qui efface les frontières entre le dedans et le dehors, le réel et le rêvé, créer un espace où se rejoignent le brut et le sacré, le quotidien et le cosmique. Le lac est le lieu des songes, le miroir narcissique des faux et des vrais artistes, mais dans l’eau se reflète aussi la dimension inconsciente de l’enfance et ses secrets. J’ai choisi le cercle du cirque, lieu de la désillusion par excellence, dans la sciure et les flaques d’eau sont enfouies nos tentatives échouées, nos souvenirs perdus et dans le corps des acteurs la mémoire du théâtre. Les personnages sont des gens que nous avons envie de connaître, incertains, lâches, charmants, fous et stupides, ils nous ressemblent. Ils ont de grands projets, leurs conversations sur l’art sont interminables, ils ont beaucoup d’humour, une grande sensibilité, une vitalité débordante, mais rien ne les satisfait jamais. Tous s’agitent, courent, crient, pour mieux se dissimuler à eux-mêmes leur angoisse et leur bonheur raté. Il ne s’agit que d’amours croisées, un flux ininterrompu de destins. Tchekhov affirme que tout est indéterminé, incompréhensible...confus à l’extrême, embrouillé. Toute sa poétique est hostile à une littérature et à un théâtre qui classent, cataloguent les personnages au lieu de les voir dans leur mystérieuse complexité. » / Lisa Wurmser : Dramaturgie et texte français : Nicolas Struve, Sergueï Vladimirov et Lisa Wurmser :
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