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’Le Nez’ de Gogol au théâtre de Nogent-sur-Marne A l’affiche du 25 au 30 mars 2008 Je me souviens très précisément de l’impression qu’enfant cette nouvelle de Gogol a produit sur moi. Un malaise qui renvoyait très certainement au rapport inquiet que peut avoir l’enfant à son propre corps...
Je me souviens très précisément de l’impression qu’enfant cette nouvelle de Gogol a produit sur moi. Un malaise qui renvoyait très certainement au rapport inquiet que peut avoir l’enfant à son propre corps, cette idée terrifiante que le corps pouvait s’affranchir, prendre la parole pour me dire : « je ne suis pas toi ». Mais alors, si je ne suis pas constitué par l’ensemble de mes organes, qui suis-je ? Où se situe ce que j’appelle MOI ? Je décidais alors que le véritable moi était un petit bonhomme à l’intérieur de mon corps assis derrière mes yeux comme l’automobiliste est assis derrière son pare-brise à commander sa machine. Sans doute le manga japonais Goldorak n’était-il pas étranger à la représentation que je me proposais de moi-même, j’étais Actarus aux commandes de son robot. Cette explication me convint et aujourd’hui encore il m’arrive de me sentir dans mon corps comme le prince de l’espace. Je me souviens d’un petit camarade (Ludovic) qui un jour au fond de la classe a passé toute l’heure à examiner intensément son index, absorbé totalement dans sa contemplation pour conclure par « c’est étrange un doigt ! ». Eh oui Ludo ! C’est étrange un doigt. Pour ma part, je restais des heures entières à loucher, à tenter de faire le point pour apercevoir mon propre nez ce qui me valut le sobriquet de « l’homme au nez qui regarde la lune ». Le soir, dans mon bain, je remerciais chaque partie de mon corps d’avoir bien voulu me servir la journée durant. Je n’oubliais personne et remerciais mes pieds de m’avoir porté, mes genoux (deux crânes d’éléphants obéissants) d’avoir bien voulu se laisser cornaquer sans rechigner, mes mains d’avoir rempli leur offi ce si remarquablement etc. Pendant ce temps, mes frères tambourinaient à la porte de la salle de bain. Ce qui me paraît essentiel, c’est de donner à ressentir l’étrangeté que l’on peut éprouver à l’égard de son propre corps, cette frayeur du corps qui remonte à l’enfance. Donner une expression de cette frayeur pour s’en purger comme diraient les grecs, par le rire, par le jeu. Je fais ce spectacle pour tous les petits Ludos, les princes de l’espace et les enfants qui philosophent dans leur bain. Le nez Plan d’accès : RER E : Nogent-Le Perreux, la Scène Watteau est à côté de la station.
Temps moyen du trajet Paris/Magenta-Nogent : 20 mn.
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