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L’Exposition "Un jardin en hiver"

Une exposition de photographies russes du 10 janvier au 15 février 2013


Conscient que la réalité intime se dévoile quand l’inattendu surgit dans l’habituel, dans l’ordinaire, Sergei Isakov ne cherche pas à impressionner le spectateur par la force d’un sujet.

Pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie Lucie Weill & Seligmann, Sergei Isakov présente un ensemble photographique intitulé Un jardin en hiver.

Par l’observation et l’attention donnée aux mouvements infimes et aux sujets anodins, le photographe capture l’apparemment ordinaire qui, pour l’espace d’un instant – à travers une lumière, un angle ou un hasard – revêt la dimension irréelle propice à ressusciter un sentiment ou un souvenir enfoui, oublié ou rêvé. Dans un langage ancestral, quasi-poétique, la réactivation d’empreintes sensibles ouvre la porte au sortilège proustien de la réminiscence, à un univers enchanté, onirique, un jardin imaginaire.

Conscient que la réalité intime se dévoile quand l’inattendu surgit dans l’habituel, dans l’ordinaire, Sergei Isakov ne cherche pas à impressionner le spectateur par la force d’un sujet. Il se défait de l’argumentation et de l’illustration – pourtant propres à la photographie – pour chercher les émotions enfouies dans ce qu’on ne peut analyser : le charme d’une berge, le dernier souffle d’une maison juste avant qu’elle ne tombe.

Messagères des pressentiments, des apparitions et des évocations, les images créent des « mondes » de fiction, d’imagination et dessinent une nouvelle plaque sensible entre l’oeil et l’âme. Cette recherche d’un autre niveau de réalité rappelle la démarche du cinéaste Andrei Tarkovsky, source d’inspiration essentielle pour l’artiste, qui créait lui-même les décors de ses films afin qu’ils correspondent au mieux à sa vision.


Le désir de Sergei Isakov de saisir la spontanéité, de la transmettre sans aucune trace d’intervention de l’homme détermine ses choix techniques et créatifs. Il utilise exclusivement sa chambre photographique (8x10 pouces) en lumière naturelle, privilégie une réflexion intense menant à un travail précis de prise de vue et fait le choix déterminant d’un tirage par contact – technique d’impression de contact direct entre le film et le papier photosensible, sans intervention d’un agrandisseur. Il faut voir s’effacer la structure au profit du sensible, dit-il, construire le sens sur le rythme interne à la composition, sur le contraste des noirs et blancs, qui laissent apparaître le développement d’une vie à l’intérieur de l’image.
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Né en 1974 dans l’Oural, en Sibérie occidentale, Sergei Isakov est une des figures majeures de la photographie russe contemporaine. Fruit de l’influence des formes constructivistes sobres, son oeuvre s’ancre dans le silence et la force évocatrice de l’image. En 2010, sa série Les Routes blanches était exposée à Paris. En juin 2011, sa première exposition personnelle en France, Vorkouta, nuit polaire, a réuni un ensemble fascinant de vues d’une ville fantomatique où les lignes, les formes et les lumières redessinaient son histoire, dans une réalité biaisée

Galerie Lucie Weill & Seligmann - LWS
6, rue Bonaparte 75006 Paris
Saint-Germain-des-Prés - Ligne 4



Qui est seul n'est pas toujours pauvre, mais qui est pauvre est trop souvent seul. Proverbe russe

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