D’une durée de quelque quarante-cinq minutes, elle est formée de quatre mouvements qui comportent de nombreuses citations à des oeuvres autres que celles de Chostakovitch : le premier mouvement, alternance d’épisodes graves et d’instants optimistes, sous la forme d’une évocation à l’enfance et aux jeux, est gorgé de références directes au Guillaume Tell de Rossini ; le deuxième mouvement, qui commence par un choral lent et imposant, quoique empli de thèmes à l’écriture dodécaphonique, est parsemé de clins d’oeil à Wagner, auquel est empruntée la notion du leitmotiv. Symphonie protéiforme, elle exige une grande virtuosité orchestrale. Le Russian National Orchestra, phalange moscovite fondée en 1990 au moment de la Perestroïka par Mikhail Pletnev - qui a troqué le piano pour la baguette - n’en manque pas. Il lui apportera en même temps profondeur, puissance sonore et richesse de timbre. Nikolai Lugansky prend soin d’éviter toute démonstration intempestive dans des oeuvres qui, comme le Concerto pour piano n° 1 de Serguei Rachmaninov, a tendance à pousser les interprète dans ce sens. En allant au-delà, Lugansky en souligne la pensée musicale du compositeur, le souffle, plutôt que la virtuosité pure.
Russian National Orchestra
Mikhail Pletnev : direction
Nikolaï Lugansky : piano
PROGRAMME DU CONCERT :
Alexandre Glazounov Prélude
Sergueï Rachmaninov Concerto pour piano n° 1
Dmitri Chostakovitch Symphonie n° 15
Salle Pleyel
252, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris