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Le temps d’un café russe.. Du 18 au 26 février 2006 Certains spectacles naissent d’une passion pour un auteur, celui-ci s’est présenté comme un voyage que l’on vous aurait organisé. Comme des ’touristes’, nous avions une image de poupées russes, de cosaques aux grandes bottes, de voix d’hommes dans les églises Orthodoxes...
Le spectateur s’installe comme pour boire un café, regarde deux petites têtes blondes chanter une berceuse russe devant une affiche pour un shampoing avec de grands slogans en écriture cyrillique. Notre spectacle ressemble à un carnet de voyage, avec ses esquisses de danse folklorique, un morceau de chanson recopié phonétiquement, une marionnette de fortune découpée dans de la mousse à matelas, et les meilleurs moments de nos découvertes littéraires... Nous vous invitons à vous arrêter une heure, à lire une couleur, un flocon de neige sur votre épaule, écouter un chant populaire juste le temps d’un café russe... Certains spectacles naissent d’une envie, d’une passion pour un auteur, de quelques vers recopiés sur un cahier... Celui-ci s’est présenté comme un voyage que l’on vous aurait organisé, une demande pour un festival autour de la Russie : le thème s’étendait devant nous libre et vaste comme une plaine slave, comme des « touristes », nous avions une image de poupées russes, de cosaques aux grandes bottes, de voix d’hommes dans les églises Orthodoxes... Et puis, vint la lecture ! A. Tchekhov, N. Gogol, Dostoïevski, Pouchkine, (...), le choix devenait ardu. Faire une lecture de six à sept heures risquait d’être indigeste ! Il fallait choisir, trancher tout en donnant un aperçu, une couleur, un sentiment... Voilà pourquoi, ces lectures se sont intitulées « Le temps d’un café russe » : cette petite heure où l’on fait escale dans un pays immense, dont le passé à imprégné le présent. On s’installe pour boire un café, on regarde deux petites têtes blondes chanter une berceuse russe, devant une affiche pour un shampoing avec de grands slogans en écriture cyrillique. Notre spectacle ressemble un peu à un carnet de voyage, avec ses esquisses de danse folklorique, un morceau de chanson recopié phonétiquement, une marionnette de fortune découpée dans de la mousse à matelas, et les meilleurs moments de nos découvertes littéraires... Le lecteur est un peu comme le voyageur : il ne sait quel chemin, quel auteur choisir pour découvrir les vastes plaines de la Russie. Alors, s’arrêter une heure, lire une couleur, un flocon de neige sur votre épaule, écouter un chant populaire juste le temps d’un café russe... Toute la Russie est notre Cerisaie... A. Tchekov Le grenier de la babouchka La scénographie Nous avons procédé comme dans nos voyages : tous les objets russes ou ayant un lien avec la Russie étaient mis précieusement de côté dans de vieilles valises, et pour certains dans une caisse en bois... Tout cela s’est fait en même temps que nos recherches de lecture. La scénographie s’est installée avec les comédiennes sur le plateau... De nos valises, nous sortîmes des drapés slaves, des poupées peintes, de vieux livres, un service à café peint à la main d’inspiration orthodoxe, de gros cierges sur des coupelles de verre ouvragé ... Ainsi, avant même de commencer le travail d’exploration du texte et de la mise en scène, nous étions dans un capharnaüm digne du grenier d’une grand-mère Ukrainienne ... Le point de départ s’étendait sous nos yeux et nous partîmes de ce principe pour articuler les différentes lectures : un grenier contenant toute sorte d’objets dans lequel s’installent deux femmes, et où elles découvrent avec bonheur des photos, un journal intime, des livres entassés... La babouchka : la grand-mère Les textes Un livre dans une main, un stylo et un carnet dans l’autre, et nous voilà parties pour un voyage littéraire, feuilletant une page, notant une phrase, une idée, esquissant dans la marge un croquis de personnage, un motif brodé sur fond rouge (...) :
Dans son livre « Conseil à un écrivain », A. Tchekov parle de son admiration pour Tolstoï, il conseil à son ami Gorki (Les bas fonds), de lire « Crimes et châtiments », oeuvre majeure de Tolstoï, tous les soirs, comme il semble le faire lui-même. Nous avons pris les conseils de l’écrivain à la lettre et lu également « Les récits de Sébastopol ». Malheureusement, Tolstoï, est difficile à morceler, et des extraits sortis de leur contexte risquaient même de nuire à l’attrait et à l’intérêt de ses récits. Nous avons gardé A. Tchekov, son goût pour Tolstoï étant celui de la simplicité et de la vérité avant tout. Puis nous avons rencontré le personnage très attachant de cette femme touchée dans son « Centre de gravité », à mi-chemin entre une « femme au bord de la crise de nerf » et une héroïne romantique. Au moment où elle décide d’en finir en s’immolant par le froid sur son balcon par une température de trente degré en dessous de zéro, un homme surgit du balcon voisin et atterrit à côté d’elle ... Est-il un psychopathe dangereux ou au contraire la réincarnation de son premier amour ? Pourquoi s’enfuit-il ainsi de chez lui ?
Il nous fallait pour poursuivre ce voyage en explorant toutes les facettes de cet étrange pays quelque chose de vraiment spécial, comme un breuvage dont le goût mystérieux nous emmène ailleurs, vraiment ailleurs, peut-être même dans une autre dimension, une autre réalité. Et c’est ainsi que l’écriture de Gogol nous est apparue : singulière, profondément originale. Nous avons donc choisi de lire « Le Nez » qui mêle l’humour à l’étrangeté. Nous avons refermé là notre carnet de lecture, avec des pointillés et des pages blanches car ce spectacle reste évolutif : nous avons pris rendez-vous avec des auteurs passionnants que nous retrouverons peut-être au fil du temps, et c’est toute la liberté que ce voyage littéraire nous laisse, la ligne est tracée, les étapes peuvent changer... ’Le temps d’un café russe’, spectacle créé et interprété par Bérengère et Marie-Laure Gilberton. Au Théâtre de l’Usine 5 Représentations 2006 :
Dans le cadre du dispositif « En février pas de vacances pour le spectacle vivant ». Ce dispositif est mis en place par les trois théâtres et le CNR de Cergy-Pontoise. Il donne accès à une programmation pendant les vacances scolaires de février.
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