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’La Mouette’ de Tchekhov, grand écrivain russe Du 17 janviers au 11 mars 2006 Le défi était de faire une comédie, ce que Tchekhov voulait. Comme nous tous, les personnages de Tchekhov disent une chose et font le contraire. Ils s’adressent à quelqu’un d’autre. Mieux dissimulés que d’autres sous une chape de malheur que peu de gens ont l’indécence de soulever, ils nous abusent. Le théâtre a le privilège de les démystifier puisque l’espace réel et l’espace mental peuvent coexister.
LA MOUETTE D’ANTON TCHEKOV Traduction et mise en scène VIRGIL TANASE Distribution : Une comédienne d’un âge déclinant, se rend pour les vacances à sa propriété où l’attend un fils conçu entre deux portes, épris d’une jeune fille prête à se jeter dans le litdu premier homme à même de lui ouvrir le chemin du théâtre. Un écrivain de quatre sous s’empresse de la séduire, sans pour autant quitter la femme qui vraisemblablement l’entretient. Autour d’eux s’agitent quelques zigotos d’une même trempe, médiocres, passablement mesquins, soûlards à leurs heures, vantards et désoeuvrés. Il y a mort d’homme, sans doute, mais ce n’est pas plus grave que ce qui nous arrive tous les jours, et c’est tout aussi drôle. Elle nous font toujours rire, les souris qui, dans unbocal, n’arrivent pas escalader les parois en verre. "Plus tard, elle m’a écrit ici. Des lettres intelligentes, touchantes, intéressantes. Elle ne se plaignait pas mais je comprenais qu’elle devait être trés malheureuse, tendue, à la limite de la folie." Elle signait "la mouette" La mouette - extrait Le défi était de faire une comédie, ce que Tchekhov voulait. Comme nous tous, les personnages de Tchekhov disent une chose et font le contraire. Ils s’adressent à quelqu’un d’autre. Mieux dissimulés que d’autres sous une chape de malheur que peu de gens ont l’indécence de soulever, ils nous abusent. Le théâtre a le privilège de les démystifier puisque l’espace réel et l’espace mental peuvent coexister. Nina joue sa dernière scène avec Treplev en essayant de toucher un Trigorine absent. Le théâtre met devant nos yeux cette déchirure. Qui fait de nous les prisonniers à vie du passé affectif. Il y a dans la mise en scène un parfum émouvant. Les vielles peluches que vous avez tant aimées et dont, pour les avoir trop tripotées, vous avez crevé le ventre d’où se déverse le rembourrage, vous émeuvent toujours lorsque vous les retrouvez au grenier. Parce qu’en fait, cette fameuse mouette, qui est-ce ? L’oiseau mort que Treplev dépose aux pieds de Nina ? Celle-ci, qui n’arrête pas de nous dire qu’elle est une mouette ? Treplev lui-même, puisque c’est le seul qui meurt pour de bon ? Ou bien tout cela à la fois, c’est à dire cette partie de nous même que nous tuons à regret pour pouvoir vivre la vie minable des homme ? La Mouette, c’est la robe de mariée jaunie et abimée que l’on sort du coffre et qui sent si bon la lavande. VIRGIL TANASE, metteur en scène Du 17 janviers au 11 mars 2006 RESERVATION :
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