Une étude de Galina Kabakova, professeur à La Sorbonne, démontre comment la création du nouveau monde pour l’avant-garde russe signifie ’repenser le potentiel de l’anatomie humaine’.
Ce transfert de « l’âme russe » vers « un corps russe », ou le cerveau seul défie les lois de l’intelligible, du visible comme de l’invisible, du temps et de l’espace, permettra à l’univers de retrouver son unité originelle, et renaîtreen « terre de pensée ».
OuroborosSymbole de cette re-naissance dans une perception du corps émancipée par l’expériencele choix du serpent, en mythologie ancienne OUROBOROS.De Pouchkine « celui-là plus rien ne l’enchante, des serpents sa mémoire hante » à Gogol et la déconstruction du corps « le nez »,en passant par sa désintégration et sa dégénére scence en poésie - citons-Alexandre Blok, puis la littérature concentrationnaire du XXème siècle...indique, telle la mue,l e douloureux passage vers la délivrance (désincarnation-résurrection).
Symbole également initiatique à la connaissance mystérieuse des cycles del’univers dont font état les traités d’alchimie et les signes maçonniques.
Comme l’écrivait récemment dans Beaux-Arts Magasine le philosophe Yves Michaud, le XXIème siècle attend de nouveaux chefs-d’orchestrepour plonger dans la révolution de l’art experimentiel et multi-sensorielil faut que ceux-si soient "des artistes - poètes...un peu...déjantés...susceptibles d’investir dans des concepts forts". La quête de Dimitri Kawarga semble inviter la Russie à en être un flambeau. Quête messianique identitaire aux douloureux dédales de la mémoire de l’histoire universelle, que l’opportunité de l’année culturelle France - Russie m’a donné le bonheur de partager avec vous ce soir.
Bénédicte Chauliac Paris mars 2010
Galerie Brissot Art Contemporain
48, rue de Verneuil
75007 Paris