|
En associant un orchestre, dirigé par Alexandre Kantorov, Richard Martin construit son festival russe : un mélange de théâtre, de chant et de musique, en lui donnant une force unique en son genre. La musique croise le récit, elle emplit parfois tout l’espace scénique, elle se fait métaphore subtile qui transforme la ville en un personnage tentaculaire avec un caractère, une âme et une psychologie.
CINÉMA :
Pour le 50ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous avons choisi 6 films représentatifs de l’horreur et de l’absurdité de cette grande boucherie, une réflexion qui s’inscrit parfaitement dans la célèbre phrase de Prévert : Quelle connerie, la guerre ! Premier film "Un Jour tranquille à la fin de la guerre" Nikita Mikhalkov ou l’art de séduire ! Le public français adore Mikhalkov pour la beauté de ses images, pour sa réflexion sur la condition humaine, pour la finesse de son ironie, et sa tendresse pour ses personnages. Son œuvre est à la fois grandiose et proche de nous. 1944. Blessé, le soldat Andreï Komarov, en compagnie d’Adalat, une jeune kazakh, attendent un moyen de transport qui doit les ramener à leur unité. Entrant dans une église, ils découvrent des caisses contenant des œuvres d’art que les nazis avaient voulu dérober et refusent de les donner à des camarades venus en jeep sans le moindre papier officiel de leur commandement. Mais l’irrémédiable drame va se produire. Des soldats allemands en fuite détruisent tout sur leur passage... Deuxième film ’La Belle fille’ Prix spécial MKF à Locarno en 1972. Un film culte du cinéma turkmène entre tradition et modernité. Le vieil Ana-aga et sa belle-fille Ogoulkeïk vivent isolés dans une yourte du désert turkmène, où ils élèvent leur troupeau. Elle prend soin de son beau-père et attend le retour de son amour, Mourad, qui n’est toujours pas revenu de la Seconde Guerre mondiale, alors que celle-ci est terminée depuis bien longtemps. Le vieil homme s’est fait une raison et pense que son fils est mort au front mais n’en dit rien à sa bru... La femme occupe régulièrement la première place dans l’œuvre du cinéaste. L’héroïne incarne ici les millions d’épouses et mères dont les hommes sont partis au front. Leur force est faite de foi, d’attente, de fidélité. Si la guerre n’est pas representée dans le film, elle y est pourtant omniprésente : dans les relations entre les personnages ou dans la difficulté de survivre au quotidien. Jusqu’où devra s’élever l’âme humaine pour affirmer la vie et transformer la dureté de l’environnement ? Pilier du cinéma turkmène, ce film bouleversant évoque la beauté de cette âme si ressemblante au désert dans son essence.
Un film pathétique, fort et subtil sur les destins broyés par la guerre. Rongé par la peur de mourir, prêt à prendre la fuite à la vue du premier char ennemi, un jeune soldat qui n’a pas encore vingt ans se couvre de gloire en mettant hors combat deux panzers nazis. Il préfère aux médailles une permission de six jours pour aller embrasser sa mère. Mais il n’est pas facile de revenir chez soi par temps de guerre. Dans le désordre des transports et des mouvements militaires et civils qui encombrent les gares, il fait un voyage mouvementé. Sensible à la misère qu’il croise, il aide un invalide à reprendre espoir, se charge d’un cadeau pour la femme d’un soldat rencontré en chemin. Toujours retardé par ses élans de générosité, il rate les trains, rencontre Choura, une jeune fille farouche avec qui il va connaître les émois de l’amour naissant. Mais la guerre est impitoyable et sépare les amoureux comme elle sépare les mères de leurs enfants. Lorsqu’il arrive enfin dans son village natal, il n’a que le temps d’embrasser sa mère car il lui faut déjà repartir vers le front. Et le front, c’est bien plus une promesse de mort qu’une espérance de vie... Le réalisateur Tchoukhraï évoque ici ses souvenirs de guerre. Mobilisé à 20 ans, il fut parachutiste à Stalingrad. Son film montre, non pas la gloire de l’armée russe, mais la détresse et les déchirements qui frappent les êtres en pleine jeunesse. Mal accueillie à l’époque par le comité de sélection du cinéma soviétique, cette œuvre fut pourtant envoyée à Cannes où elle obtint de nombreux prix. La Ballade du soldat a connu une carrière triomphale dans le monde, son personnage principal incarnant les millions d’hommes ordinaires, ni héros ni conquérants et dont l’abnégation a permis de remporter la victoire sur les nazis.
Nomination en 1984 aux Oscar pour le Meilleur Film de langue étrangère. Un drame de la passion qui met en relief la puissance et le pouvoir éternels des sentiments. Une histoire simple qui fait ressurgir en nous le souvenir d’un premier amour. Nous sommes au printemps 1944. Le jeune soldat Sacha, tout juste arrivé au front, tombe amoureux de Liouba, la belle et gaie compagne d’un officier courageux et apprécié. Soucieux de ne pas troubler le couple, Sacha déclare à Liouba son amour platonique. Quelques années plus tard, Sacha rencontre Liouba qui vend des gâteaux sur le trottoir. Il apprend que le jeune officier est mort au combat avant qu’ils aient eu le temps de se marier et qu’elle est seule désormais pour élever sa fille. Sacha est marié à une femme bonne et intelligente qu’il aime. Mais il n’a jamais oublié Liouba et il décide de lui venir en aide... Ce film reçu en 1984 le Premier prix du Festival national du cinéma de l’Union soviétique et, la même année, le Prix de la meilleure actrice au Festival de cinéma de Berlin. Reconnu internationalement pour la qualité de ses images et la finesse de ses portraits psychologiques, Piotr Todorovsky a reçu de nombreuses distinctions pour l’ensemble de ses films, et notamment le Prix de la première œuvre à la Mostra de Venise en 1966.
Le film a obtenu le Prix de la Critique Internationale FIPRESCI en 2002 et le Prix du Festival de Honfleur en 2003 Une comédie dramatique contre l’intolérance et la bêtise ! Un film magnifique sur une romance à trois. Une femme... deux hommes... trois langues. Autour, la guerre, la nature. Basé sur un fait réel, Le Coucou tord joliment le cou aux absurdités de l’Histoire. Septembre 1944. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, Veïko, un soldat finlandais enrôlé de force dans les rangs de la Wehrmacht est promis à une mort certaine. Anni, une jeune veuve laponne, le sauve in extremis et le ramène dans sa ferme où elle cache déjà un déserteur de l’armée soviétique. Ne parlant pas la même langue, nos trois personnages peinent à se comprendre. Une étrange vie à trois commence... A travers cette singulière histoire, Alexander Rogozhkin pose un regard poétique et caustique sur la Seconde Guerre mondiale et dénonce la folie dévastatrice des hommes tout en dévoilant leurs excentricités, leur fragilité et leur enthousiasme érotique. Le Coucou est un film contre la guerre. La guerre est contre nature. Annie, elle, est une émanation de la nature. Elle s’inscrit en harmonie universelle avec le monde des eaux, des pierres, des plantes. Elle remercie le renne qui donne son lait et son sang pour soigner un blessé. Et quand Veïko commence à mourir, elle tape son tambour, elle hurle comme un chien, elle entame un rituel chamanique pour qu’il ne parte pas dans le domaine des morts. Le Coucou est un miracle russe, un film dont on sort heureux et plein d’espoir pour l’humanité, un appel à la fraternité des peuples, un manifeste écologique qui atteint une dimension métaphysique bouleversante.
Quand passent les cigognes remporta la consécration suprême : la Palme d’Or ainsi que l’Oscar du Meilleur film étranger à Hollywood. Rares sont les films qui cumulent ces deux distinctions. Une splendide histoire d’amour. Une description sans complaisance de l’URSS pendant la seconde guerre mondiale. Une diatribe sur la guerre. Moscou 1941. Véronica et son fiancé Boris sont éperdument amoureux. Le mariage n’est pas loin mais, en ce jour du 22 juin, l’Allemagne envahit la Russie par surprise. Conscient de la gravité de la situation, Boris part comme volontaire pour le front russe. Mark, cousin de Boris et joueur de piano, évite l’enrôlement grâce au mensonge et profite du départ de son cousin pour courtiser Véronica dont il est aussi amoureux. Ne recevant plus de nouvelles de Boris, Véronica cède, la mort dans l’âme, aux avances de Mark et finit par l’épouser. S’ensuit une descente aux enfers qui balance Véronica entre le doute, le désespoir, le remords et l’amour. Elle rejoint un hôpital de Moscou en tant qu’infirmière et découvre l’horreur du conflit... L’héroïne explose l’écran de sa présence. Touchante de justesse et de retenue, elle apporte une émotion de tous les instants. La virtuosité technique est omniprésente. Kalatozov exploite toutes les possibilités de sa caméra, enchaîne des plans à la Orson Welles, offrant une profondeur de champ et un grand angle maîtrisé. Quand passent les cigognes marque le réveil du cinéma soviétique. Le film a surpris la critique internationale par sa rupture avec le cinéma de propagande que la Russie avait l’habitude de montrer et a insufflé de la vie dans la production cinématographique de l’ère post-stalinienne. THEATRE :
Andreï Dennikov est assurément un génie polymorphe qui enchante et éblouit, un artiste magnifique au tempérament teinté de fantaisie, de démesure et de sensibilité. Tout en lui fleurit la joie d’offrir. Avec lui, l’art des marionnettes s’élève vers des niveaux de créativité rares et précieux, des instants magiques et somptueux à la poésie flamboyante qui nous rappellent le baroque de la Commedia Dell’Arte. En plus de ses qualités exceptionnelles de montreur de marionnettes, Andreï Dennikov est également une voix hors normes qui nous entraîne à travers toutes les tonalités musicales du chant. Tour à tour mezzo-soprano, contralto ou encore baryton, cet artiste n’en finit pas de nous émerveiller avec cette maestria qui le fait entrer au plus intime des grandes œuvres du répertoire dramatique comme en lui-même. Pétri de tendresse et de poésie, épousant chacun de ses personnages avec une intelligence incisive, ses spectacles sont des moments d’amour avec le public à qui il sait donner sans compter cette ferveur et cette poésie grandies qui sont la marque indubitable du génie-créateur. La Flûte enchantée est la dernière et sans doute la plus célèbre composition de Mozart. A la magie de l’œuvre de Mozart, Andreï Dennikov y ajoute une touche inventive d’un rayonnement particulier. Fou d’art lyrique, passionné de Bel Canto, il nous revient pour la quatrième année consécutive sur la scène du Toursky où il a su immédiatement conquérir et charmer le public marseillais et aussi celui de toute une région qui se déplace pour applaudir et ovationner le jeune prodige moscovite dont le talent vif et inspiré force l’admiration.
Une comédie musicale éblouissante et saisissante où fiction et réalité s’enchevêtrent pour donner à l’œuvre singulière de Serguienko une dimension exceptionnelle. Les chiens ne sont pas tout à fait des animaux. Ils sont dotés de sentiments. Les chiens chantent, hurlent, rient, parlent d’eux-mêmes. Ils vivent dans un ravin, à la limite d’une grande ville, loin de la vie bien réglée des humains. Leur ravin est un havre de paix, un abri sûr, un lieu où les fleurs saluent la venue du jour, où le ciel est si profond la nuit. Chaque chien a son propre passé, son caractère, son petit objet fétiche qui l’aide dans les moments de peine et de tristesse. Ils ont leurs propres rêves mais aussi un rêve en commun : trouver une petite porte derrière laquelle se trouve le bonheur. A l’approche de l’hiver, la nourriture se fait rare. Les humains, par peur de ces chiens enragés, vont tenter de combler le ravin et finiront par les exterminer. Un seul rescapé connaîtra le bonheur : il trouvera un ami, un maître. Grâce à la vertu de la musique, c’est tout l’imaginaire de Serguienko que l’on découvre : les sons, les couleurs, le fil fragile de l’amour tissé entre les personnages. Une œuvre puissante interprétée par des acteurs, des chanteurs et des danseurs de tout premier plan.
Un plaidoyer sublime. Un chant rédempteur pour tous ceux qui subissent le joug d’une existence misérable et sans avenir. Le portrait de petites gens tracé sur fond de sordidité ordinaire, tous ceux que la vie a rejeté vers les bas-fonds de la désespérance. La musique égrène des notes d’un orgue de Barbarie, des rythmes de la mazurka, des romances cruelles qui restituent l’atmosphère des bouges où déambulent, comme des fantômes égarés dans les ténèbres, la cohorte des mendiants, des gueux et des ivrognes, toute une populace livrée à l’effervescence du malheur et de la souffrance. Avec Humiliés et Offensés, Dostoïevski a signé un poème d’amour et de compassion, un exutoire des blessures de l’âme, une manière de dire la fraternité et l’attachement aux valeurs populaires outragées. Vladislav Pazi recrée l’oppression sourde et intime de l’époque dostoievskienne où l’on découvre, au fil des tableaux et des évocations, des places, des quartiers, des rues, des solitudes et des désastres qui viennent cogner contre la dureté du destin. En associant un orchestre, dirigé par Alexandre Kantorov, il construit son spectacle, un mélange de théâtre, de chant et de musique, en lui donnant une force unique en son genre. La musique croise le récit, elle emplit parfois tout l’espace scénique, elle se fait métaphore subtile qui transforme la ville en un personnage tentaculaire avec un caractère, une âme et une psychologie. Pour le tricentenaire de St. Petersbourg, le Théâtre Lensoviet rend hommage à la ville avec sa dernière création La Place Vladimir, d’après l’œuvre de Dostoïevski, Humiliés et Offensés. Vladislav Pazi a choisi d’explorer la réalité humaine de cette ville à laquelle il donne une démesure d’entité dévoreuse. Musique
Programme :
Créé en 1992 par Alexandre Kantorov, l’Orchestre Symphonique de St. Petersbourg est réputé pour son très large répertoire russe. Il collabore depuis des années avec des théâtres, des opéras et des ballets. La Sérénade pour cordes de Tchaïkovsky fut créée au Conservatoire de Moscou en 1880. Tchaïkovsky, figure emblématique du romantisme russe livre une œuvre d’une sensibilité exacerbée, miroir de sa vie tourmentée.
Un plaidoyer sublime. Un chant rédempteur pour tous ceux qui subissent le joug d’une existence misérable et sans avenir. Le portrait de petites gens tracé sur fond de sordidité ordinaire, tous ceux que la vie a rejeté vers les bas-fonds de la désespérance. La musique égrène des notes d’un orgue de Barbarie, des rythmes de la mazurka, des romances cruelles qui restituent l’atmosphère des bouges où déambulent, comme des fantômes égarés dans les ténèbres, la cohorte des mendiants, des gueux et des ivrognes, toute une populace livrée à l’effervescence du malheur et de la souffrance. Avec Humiliés et Offensés, Dostoïevski a signé un poème d’amour et de compassion, un exutoire des blessures de l’âme, une manière de dire la fraternité et l’attachement aux valeurs populaires outragées. Vladislav Pazi recrée l’oppression sourde et intime de l’époque dostoievskienne où l’on découvre, au fil des tableaux et des évocations, des places, des quartiers, des rues, des solitudes et des désastres qui viennent cogner contre la dureté du destin. En associant un orchestre, dirigé par Alexandre Kantorov, il construit son spectacle, un mélange de théâtre, de chant et de musique, en lui donnant une force unique en son genre. La musique croise le récit, elle emplit parfois tout l’espace scénique, elle se fait métaphore subtile qui transforme la ville en un personnage tentaculaire avec un caractère, une âme et une psychologie. Pour le tricentenaire de St. Petersbourg, le Théâtre Lensoviet rend hommage à la ville avec sa dernière création La Place Vladimir, d’après l’œuvre de Dostoïevski, Humiliés et Offensés. Vladislav Pazi a choisi d’explorer la réalité humaine de cette ville à laquelle il donne une démesure d’entité dévoreuse. Toursky pratique Réservations - Locations :
Théâtre Toursky Joindre un chèque du montant correspondant ainsi qu’une enveloppe timbrée.
Ouverture de la billetterie :
Autres points de vente :
Accueil :
Places limitées.
DANS LA MEME RUBRIQUE :
|
Gagnez des INVITATIONS avec Art-Russe.com ! |