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Des assauts de la bataille de Stalingrad aux images de la Perestroïka, la rétrospective consacrée à Dmitri Baltermants, photographe officiel du Kremlin sous Staline, à la Maison européenne de la Photographie (Paris) est un véritable voyage à travers l’histoire de l’URSS.
Baltermants et ses cadrages rigoureux offrent un témoignage unique qui court des années 30 à l’éclatement de l’URSS. Né à Varsovie en 1912, mais élevé près de Moscou, Dmitri Baltermants a renoncé à une carrière de mathématicien brillant pour se jeter dans la photographie. D’abord compositeur à l’imprimerie des Izvestia, il sera assistant de photographes professionnels avant d’y publier ses premiers reportages sur les opérations militaires en Crimée et la bataille de Stalingrad. La charge émotionnelle de ses images de guerre est exceptionnelle, à l’instar de celle intitulée "Douleurs", où les silhouettes de femmes, penchées sur des cadavres de soldats semblent chercher, un fils, un père ou un mari. Certaines de ces fortes images seront aussitôt publiées dans le journal Na Nazgrom Vraga (Ecrasons l’ennemi), d’autres attendront le "dégel" kroutchévien, 35 ans plus tard, pour faire le tour du monde. Baltermants a touché à tous les genres, portrait, sport, paysage, scènes politiques, sans pour autant être considéré comme un "photographe soviétique", selon Olga Sviblova, directrice du Musée de la Maison de la photographie de Moscou et Commissaire de l’Exposition. Côté paysages, Baltermants à croqué des immensités neigeuses où se dessine le chemin de fer de Baïkal à Amour, mais aussi les milliers de phoques des plages du Kamtchatka où les rizières du Vietnam. Il était en effet un des rares photographes de l’URSS à voyager hors de l’Union. Des scènes de rues à Moscou, étonnante de modernité malgré des couleurs passées, dans les années 60 reflètent une certaine fierté socialiste, comme les portraits en noir et blanc fortement contrastés des ouvriers pétroliers. Enfin, ses images très officielles, certaines artistiquement retouchées pour les besoins de la propagande, donnent le ton du Kremlin d’alors : des dirigeants se montrant débonnaires mais derrière lesquels perce un stalinisme bien vivace. Maison Européenne de la Photographie,
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