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Le film russe ’Je T’aime Toi’
DATE DE SORTIE : 23 FÉVRIER 2005


Le film JE T’AIME TOI mêle mélodrame et comédie. Mais c’est un mélodrame inhabituel ; une petite révolution pour le cinéma Russe. C’est à notre connaissance le premier film Russe dont les fils conducteurs sont, à la fois, la bisexualité et l’homosexualité. Nous avons voulu aborder ces sujets, tabous encore chez nous, avec humour et ironie, tout en replaçant ces situations dans la nouvelle société russe.

A propos de JE T’AIME TOI Par Olga STOLPOVSKAYA et Dmitry TROITSKY

Nous voulions toucher, sans distinction, tous les publics aussi bien homosexuel qu’hétérosexuel. C’est un peu le but de ce film, - c’est pourquoi il oscille entre la comédie et le drame - montrer les choses telles qu’elles peuvent arriver aujourd’hui dans la vie des jeunes Moscovites. Nous ne voulions pas prendre en otage le public en lui assenant combien il est difficile d’être gay aujourd’hui en Russie .

Moscou, de nos jours.

Vera est la présentatrice célèbre et sexy du JT d’une importante chaîne de la télévision russe. Timofei, trentenaire moscovite façon golden boy, crée des spots pour la télévision. Comme Vera, ses moteurs sont le stress et le travail dans un Moscou post - Perestroïka, ultramoderne et consumériste. Uloomji est un jeune Kalmouk fraîchement débarqué de sa campagne à Moscou où il travaille au Zoo.

Vera et Tim se rencontrent par hasard et tombent immédiatement amoureux. Uloomji apprend vite les codes de la société de consommation et découvre son homosexualité.

Un jour, Uloomji entre accidentellement dans la vie de Timofei. Cette arrivée va bousculer les certitudes de chacun, ils vont devoir reconquérir leur liberté amoureuse et sexuelle, dans une Russie en pleine mutation, mais où les tabous ont encore la vie dure.

Qu’est ce qui vous a inspiré ce film ?

Une histoire vraie ! Notamment la scène d’orgie. Nous sommes les prototypes de Véra et Tim. Le film se base sur des expériences, des émotions et des sentiments que nous avons partagés... Même si aucun d’entre nous n’est jamais tombé amoureux d’un jeune Kalmouk, ne l’a embrassé au milieu de la rue ou n’est resté se geler dans une forêt en l’attendant. Nous n’avons en fait jamais rencontré un personnage comme Uloomji dans la vraie vie.

Pourquoi un Kalmouk ? Est-ce parce que c’est le seul peuple bouddhiste d’Europe ?

Le premier scénario parlait d’un jeune de la banlieue de Moscou, puis nous avons voulu créer un personnage qui serait plus « riche » dans ses différences. La Russie est un pays où il y a autant d’ethnies que de cultures. La Russie se situe entre l’Europe et l’Asie, et elle n’a pas encore décidé à quelle partie du monde elle appartient. Nous avons voulu souligner la sexualité de ce personnage et sa marginalité sociale et ethnique confrontée au first contact avec cette nouvelle société russe. Uloomji débarque de sa province, il est à la fois sincère, direct et sauvage, son style inimitable fait toujours sourire, il est attendrissant. Son approche du sexe est simple, naturelle. Son appréhension de la « grande ville » et de ses codes remet en question la perception de notre environnement, à l’opposé de la sophistication de Vera et Tim.

Uloomji change le mode de vie et les opinions de Véra et Tim, et nous espérons qu’il aura le même effet sur le public.

Le conflit qui oppose Uloomji à sa famille est banal en Russie comme ailleurs. Mais lorsque des parents se reconnaissent dans les parents d’Uloomji, plutôt traditionnels, ils essaient de se convaincre qu’ils réagiraient mieux. Nous voulons que nos parents, la société, s’interrogent sur ces questions.

Timofei et Vera symbolisent tous les deux le monde occidental, ils sont stressés, obsédés par le travail et la réussite, comme à Paris ou New-York par exemple, est-ce ainsi à Moscou de nos jours ?

Oui, aujourd’hui Moscou est une véritable mégalopole, régie par les mêmes règles et le même rythme que n’importe quelle mégalopole du monde occidental. Beaucoup de jeunes aujourd’hui désirent réussir et avoir de l’argent, posséder des choses, être heureux, c’est la raison pour laquelle ils sont si obsédés, si stressés et épuisés. Le matin, ils travaillent, puis ils vont à la gym, ensuite courent les restaurants branchés, sexe, drogue et rock-n-roll.... et retournent travailler le matin suivant.

La Russie a toujours la réputation d’être intolérante envers les homosexuels, quand est-il aujourd’hui ?

La Russie est sur le chemin de la tolérance. Les grandes villes telles que Moscou ou Saint Petersbourg sont bien sur plus tolérantes que la moyenne des villes Russes. Ça ne veut pas dire non plus que les petites villes russes sont plus ignorantes ou coincées que les campagnes françaises, espagnoles ou italiennes. Il y a une place pour les gays en Russie qui prend de plus en plus d’importance d’année en année.

Avez-vous eu des difficultés pour faire le film ?

Oui, ce fut très difficile. Il y a eu des problèmes de financement, de casting. Quel cauchemar de trouver un jeune acteur russe prêt à jouer un rôle bisexuel ! Et se fut encore plus dur de trouver une personne d’origine asiatique pour interpréter un personnage gay.

Nous avons eu beaucoup de chance pour le personnage de Tim, parce que nous avons trouvé Evgeny Koryakovsky, qui est quelqu’un de très ouvert. Nous avons rencontré beaucoup plus de problèmes pour le rôle d’Uloomji. Même s’il y a beaucoup d’asiatiques dans les rues de Moscou, des immigrants d’Azerbijan, d’Ouzbekistan, de Tchétchénie etc..., Moscou n’a pas encore la mentalité de Paris ou de New York. Au dernier moment, quelques jours avant le début du tournage, une personne de l’équipe nous a présenté un ami mi-russe, mi-chinois, avocat. C’était un miracle. Damir Badmaev a passé l’audition, il portait un costume, une cravate et des lunettes. Il nous a fallu juste quelques jours pour en faire un jeune provincial kalmouk et gay ! Pour le financement, nous avons cherché des fonds pendant quatre ans, discuté avec un nombre inimaginable de producteurs et avons été beaucoup critiqués. Finalement, cela nous aidé. Nous voulions absolument tourner ce film, alors nous en sommes devenus les producteurs. Nous avions vraiment le sentiment que ce film portait en lui une mission. Des personnes du monde entier allaient découvrir quelque chose de nouveau sur la Russie, découvrir le Moscou d’aujourd’hui, ses contradictions et son peuple à travers ce film. Nous voulons d’ailleurs remercier les distributeurs venus de partout - et notamment tout le personnel de Media Luna entrecroisement et Antiprod en France qui nous ont aidé à mener à bien ce projet. Le film n’aurait pas vu le jour sans l’aide et le soutien de nos amis.

Le film est-il déjà sorti à Moscou ? Si oui, comment a-t-il été accueilli ?

C’est important de dire qu’il n’y a pas à proprement parler de cinéma russe gay. Il n’y avait en fait pratiquement aucun film sur ce sujet. Cela est dû notamment au totalitarisme, au fait que l’industrie cinématographique dépende des aides d’Etat, aux tabous... Il nous semble très étrange que les films Russes contemporains n’essaient pas d’évoquer ces sujets. Ainsi, en Russie, notre film est sujet à controverse. Une attitude sereine face à ce genre de film n‘a pas encore été développée jusqu’à présent. C’est difficile d’être les premiers. Mais nous pensons que notre film s’adresse à un large public. Chacun devrait le voir et apprendre ce qui peut arriver aux autres, pourquoi ça arrive et quelle attitude adopter. Le film parle d’amour : un homme, une femme et un autre homme. Le fait que le film soit sorti en Russie dans plus de 15 villes est un grand succès pour nous, ses résultats au box-office sont bons et nous avons vu et entendu des réactions très positives de la part de personnes issues de tous horizons. Les spectateurs n’ont pas été déçus du film, plutôt même surpris que des réalisateurs russes aient le courage d’aborder ces sujets qui sont encore tabous dans notre culture.

Peut-on dire que l’on assiste à l’émergence d’un cinéma gay en Russie ?

Le public Russe a une image générale du cinéma gay occidental. Il est trop tôt pour parler d’un cinéma gay russe. Néanmoins, ce film est une première pierre, le début d’un processus, un premier signe et c’est pourquoi il s’inscrit déjà dans l’Histoire. Bien sûr JE T’AIME TOI est le premier film gay russe, mais au-delà de ça, c’est d’abord le portrait d’une société complexe , celui d’une nouvelle société en pleine transformation où avec de nombreuses contradictions, tout est en évolution, le travail, la consommation, les mœurs, le désir.

BIOGRAPHIES

Olga STOLPOVSKAYA

Réalisatrice de films et téléfilms, scénariste et productrice, Olga Stolpovskaya est née en 1969 à Moscou. Elle y achève ses études artistiques en 1996 et est diplômée de cinéma en 1997.

Cinéaste indépendante, elle a réalisé des courts métrages, des vidéos et autres oeuvres audiovisuelles sur support média, présentés dans de nombreux festivals tels que le Short Film Festival à Oberhausen, Anthology Film Archive, European Media Art festival, Osnabruck, Moscow Film Festival.

En 1999, son court métrage « Bruner’s trial » est acquis par le MOMA. En 2000, la musique de « Den Narozhdenya" a reçu le prix de musique vidéo de l’année au Debut Kinotavr Festival à Moscou.

Elle fonde en 2000 avec Dmitry Troitsky MALEVICH PRODUCTIONS.

En 2004, elle réalise avec Dimtri Troitsky son premier long-métrage JE T’AIME TOI (IA LIOUBLIOU TEBIA)

Filmographie :

-  RODNAYA RECH/ Native speech, 5’, video, 2001
-  IDIOTKA / The Idiot, 22’, video, 2001
-  RYBAK / The Fiesherman, 2’, video, 2000
-  ABONENTY / The Subscribers, 11’, video, 2000
-  NEBESA / Heaven, 23’, video, 1999
-  ROZA / The Rose, 1’, video, 1999
-  BEZ NAZVANIA / No Title, 1’, video, 1999
-  DEN NAROZHDENYA / The Birthday, 5’, music video
-  POROSHOK / The Powder, 2’, video, 1998
-  SUD NAD BRUNEROM/ Bruner’s trial , 11’, 35mm/Betacam SP, 1998
-  CHERNY CHERNY ZONT / Black black umbrella, 26’, 35mm, 1997
-  REVOLUTSIONERY / The revolutionaries, 20’, 16mm/Betacam SP, 1992-1997.

Dmitry TROITSKY

Réalisateur et producteur de films et téléfilms, Dmitry Troïtsky est né en 1971 à Moscou. Il étudie à l’université jusqu’en 1993 puis termine ses études par un diplôme de cinéma en 1997.

Il a travaillé avec le « MU-SEY art group » à de nombreux projets artistiques.

Cinéaste indépendant et réalisateur de clips, il a réalisé un certain nombre de courts métrages présentés au Short Film Festival à Oberhausen, Anthology Film Archive, European Media Art festival, Osnabruck, Video Lisboa international festival, Corto Imola Short film festival, WRO International Media Art festival.

À partir de 1999, il produit pour la télévision russe, et rencontre un certain succès avec l’émission très controversée de télé-réalité "la Faim", filmée à Berlin cet hiver.

En 2004, il réalise avec Olga Stolposvkaya son premier long-métrage, JE T’AIME TOI (IA LIOUBLIOU TEBIA)

Filmographie :

-  DEN NAROZHDENYA / The Birthday, 5’, music video
-  SUD NAD BRUNEROM/ Bruner’s trial, 11’, 35mm/Betacam SP, 1998
-  ALYONA SHTERN, 17’, video, 1995
-  YUNOST KONSTRUKTORA / The Youth of a Constructor, 22’, video, 1994

L’influence des frères Aleinikov et le cinéma parallèle

Olga Stolpovskaya et Dmitry Troitsky ont été fortement influencés par le cinéma parallèle russe et l’école russe de cinéma expérimental et alternatif. Le cinéma parallèle apparaît au début des années 80, et se définit moins par un aspect esthétique ou narratif que simplement par un aspect « underground », séparé du mécanisme du film censuré, du film public. Olga Stolpovskaya et Dmitry Troitsky ont été les protégés des légendaires frères Igor et Gleb Aleinikov, les fondateurs du cinéma parallèle russe. En 1995, Gleb Aleinikov a aussi crée Ciné Fantom, le premier et l’unique magazine indépendant entièrement consacré au cinéma. Les frères Aleinikov ont notamment réalisé Ameriga (2000), « Tractors drivers » (1992) et « Somebody was here » (1990)

Lubov TOLKALINA > Vera

Née en 1978. Lubov Tolkalina est diplômée de l’Institut Russe de Cinématographie en 1999. Elle est surtout remarquée en 2002, pour son rôle dans « Antikiller », de E. Konchalovsky.

Son rôle dans JE T’AIME TOI est important dans la carrière de Lubov Tolkalina : « J’ai accepté de jouer dans ce film, qui ne raconte pas l’histoire d’une minorité sexuelle, mais qui traite d’amour véritable ». Ce rôle à permis à Lubov de jouer le personnage d’une très belle femme, ou plutôt d’une « héroïne des temps modernes »...

Filmographie (premiers rôles) :

-   2002 : ANTIKILLER, de E. Konchalovsky
-   2003 : JE T’AIME TOI, de et
-   2004 : BIG GIRLS’ GAMES, de S. Lyalin
-   2004 : FATHERS’ SINS, de Nina Neverova
-   2004 : « THE TWINS » de Z. Roizman

Evgeny KORYAKOVSKY : Timofei

Né en 1981. Evgeny Koryakovsky est diplômé de l’Institut National d’art dramatique à Moscou. Il a également organisé un certain nombre de représentations théâtrales et de danse. JE T’AIME TOI est son premier rôle au cinéma, et il ne compte pas s’arrêter là ! Il rêve de jouer Pavka Korchagin, le héros du roman « Et l’acier fut trempé », de Nikolai Ostrovki.

LISTE TECHNIQUE :

-  Réalisateurs : Olga Stolpovskaya et Dmitry Troitsky
-  Scénario : Olga Stolpovskaya
-  Producteurs : Olga Stolpovskaya et Dmitry Troitsky

LISTE ARTISTIQUE :

-  Uloomji > Damir Badmaev
-  Vera Kirillova > Lubov Tolkalina
-  Timofei Pechorin > Evgeny Koryakovsky
-  Uncle Vanya > Victor Shevidov
-  Les parents d’Uloomji > Valentina Mankhadykova et Anatoly Mankhadykov
-  Le policier, le chanteur > Yury Askarov
-  La maquilleuse > Irina Grineva


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