Du 28 octobre au 3 novembre 2001 - Charles Aznavour présente "Swings de bohème"
Ecrivain de chansons comme il se définit lui-même, amoureux fou du verbe reléguant au second plan sa stature de compositeur et d’interprète - redécouvrir à cet égard l’album où il chante Bernard Dimey -, Aznavour, également un authentique comédien, s’impose aujourd’hui comme le garant du patrimoine d’une chanson d’expression française dont à travers le monde, depuis longtemps, il était déjà devenu l’ambassadeur le plus fidèle : il a mis à l’abri l’essentiel du répertoire de Charles Trenet, "celui qui nous a ouvert la voie", et il peut enfin faire rejaillir, telle une source qui ne s’est pas tarie, les p’tits bonheurs de son ami Félix Leclerc.
Ancré dans la tradition en même temps qu’à l’écoute des jeunes talents et des courants les plus actuels - "le rap ne m’a pas surpris" confie-t-il volontiers -, l’auteur de "Plus Bleu Que Tes Yeux" a découvert une autre étoile au Québec, Lynda Lemay, dont il accompagne depuis cinq ans la fulgurante carrière et qu’il a choisi symboliquement pour ouvrir, joue contre joue, le bal donné ici en son honneur. La première d’une longue série de danses aux accents de swings de bohème. Parce que chaque petite parcelle de l’univers de Charles Aznavour swingue, même là où on ne l’entend pas. Parce que le swing, ce n’est pas seulement un langage musical. C’est aussi, voire surtout, un langage humain. Récemment sacré dans un sondage pour Time Magazine et C.N.N. "meilleur chanteur de variétés du siècle" devant Frank Sinatra ou Elvis Presley, Charles Aznavour n’en a pas moins conservé le goût des choses simples, la sagesse d’un patriarche disert et détendu qui se consume sereinement d’aimer la vie et les gens. Tour à tour "gentil grand-père, papa, frère ou vieux mari", en fonction du regard que l’on porte sur notre existence à chaque fois que sa poésie réaliste, charnelle, vient nous frapper en plein coeur, la "star" internationale n’oubliera jamais la bohème, et sa venue à Troyes pour les 14 ème Nuits de Champagne augure d’une édition évidemment "for me... formidable". A l’image de l’itinéraire à la fois fascinant et émouvant d’un Français d’origine arménienne, d’un Parisien du mois de mai, d’un pur enfant de la balle qui ne s’voyait pas en haut de l’affiche, d’un "frère de Piaf", d’un "enroué vers l’or" longtemps détesté des médias qui va finir par démoder les modes et faire valser toutes les étiquettes. Mais surtout à l’image d’une oeuvre traversée aussi de jazz et de music-hall - 800 chansons et 65 ans passés sur scène - dans laquelle trois générations, public et artistes confondus, continuent de se fondre au plus profond de leurs émois, au plus près des sentiments du quotidien...
La Maison du Boulanger-Centre Culturel
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